Expliquer pourquoi, s'il n'y a pas de morale absolue, on n'a pas intérêt (personnel) à se comporter de manière immorale dès que les autres ont le dos tourné : comme tous les cerveaux humains sont très semblables, mon comportement dans une situation me donne une indication sur la manière dont les autres se comporteront dans une situation identique. Par conséquent, si je choisis de me comporter de telle manière, je m'expose à ce que les autres fassent de même (non par une action directe, bien entendu, mais par une indication que j'obtiens sur la nature humaine). Si au contraire je tiens le raisonnement « je vais me comporter correctement envers les autres même dans leur dos », j'augmente la probabilité qu'ils fassent de même (même remarque : pas par action directe, mais par obtention d'une information sur le comportement humain typique). Ceci = formalisation de l'objection usuelle « et si tout le monde faisait comme ça... ».
Expliquer la morale par la symétrie de la situation et la similitude des réactions des autres dans une situation semblable explique aussi pourquoi on exclut usuellement les animaux de la morale (personne ne plaint les pauvres bactéries pour leur sort).
La notion de « juste » ne dépend pas de ce qui ne dépend pas de moi (cf. le sort des pauvres bactéries).
L'argument « si tout le monde faisait pareil » est répandu probablement parce que l'on ne peut s'empêcher d'identifier l'autre dans une situation désagréable à soi (cf. Explications mécanistes de la sympathie). Cela explique pourquoi l'autre équilibre possible (personne ne pense à cet argument, on trahit au dilemme du prisonnier) n'est pas réalisé.
Cette théorie de la morale par la symétrie peut expliquer pourquoi il faut aller voter, et aussi pourquoi il faut réduire les dissymétries entre individus. Cela implique l'égalité de vant la loi, mais aussi l'existence de compensations à une situation dissymétrique. Peut-être aussi des amendes progressives (plus élevées selon la fortune) afin d'obtenir une similitude psychologique qui symétrise la situation face à une possibilité d'enfreindre la loi.