Avertissement. Ce texte n'est que la réunion des notes prises par les uns et les autres durant la soirée, d'où la sécheresse du style et l'absence de liens logiques systématiques.
Peut-on définir clairement ces termes de manière à recouvrir et préciser leur usage courant?
Proposition de définition de la potentialité : faisceau d'événements non contradictoires avec les connaissances actuelles. La non-contradiction pose problème : un événement est perçu comme contradictoire s'il est impossible, et la définition de l'impossibilité pose le même problème que celle de la potentialité. La notion de contradiction va aussi de pair avec celle de lien physique entre événements, c'est-à-dire celle de causalité. En fait on doit ajouter à cette définition un caractère statistique : sont potentiels les événements que l'on a déjà vus se produire dans une situation actuelle semblable (ou du moins, dont la part de la situation actuelle qui nous est connue est semblable). Mais certaines circonstances ne se reproduisent jamais : si on considère la date d'un événement comme faisant partie des circonstances connues, la notion ci-dessus définie perd tout son sens. En fait, certaines données sont reconnues comme signifiantes tandis que d'autres sont écartées, ceci de manière empirique parce qu'il nous semble qu'elles n'ont pas d'influence (c'est-à-dire que dans des circonstances analogues elles n'en ont pas), ou bien parce que leur influence nous paraît ne pas pouvoir être prise en compte. Ce sont ces circonstances, en plus des caractéristiques non connues, qui opéreront le "choix physique" entre les différentes potentialités.
Dans ce qui précède, on a déjà utilisé plusieurs fois le terme "actualité". Celui-ci semble pouvoir être défini comme "ce qui est certain" (c'est-à-dire ce qui est perçu comme certain). Une autre définition possible serait "ce qui est" ; cependant, la potentialité fait explicitement référence aux connaissances d'un sujet particulier, et ces connaissances font l'actualité de ce sujet, L'actualité semble donc être relative à ce même sujet (à la différence de l'existence). A noter que les connaissances qui définissent la potentialité sont actuelles, et que l'état de potentialité de l'objet qui est potentiel est actuel.
Enfin dans la définition précédente, on doit exclure de l'ensemble des potentialités relatives à un événement (c'est-à-dire dont les connaissances qui les déterminent contiennent cet événement) l'événement lui-même, sinon toute actualité serait aussi potentielle. Ceci implique immédiatement que les potentialités relatives à un événement son au moins deux, sinon l'unique potentialité serait certaine et serait donc incluse dans l'ensemble de connaissances. Ainsi le fait que le monde ait un an de plus l'année prochaine n'est-il pas une potentialité (cependant le fait que j'aie un an de plus l'année prochaine en est une : je pourrais mourir entre-temps).
La notion de potentialité est indispensable pour résoudre certains paradoxes : par exemple, le paradoxe de la connaissance, qui demande comment, quand on cherche un objet, on peut le reconnaître quand on l'a trouvé, car sa recherche implique sa non-connaissance. Ou encore : si j'ai devant moi deux chemins arrivant à la même destination, et que je veux prendre le plus court, je cherche à savoir si c'est celui de droite ou de gauche, et pourtant la réponse à cette question m'indiffère : il m'est égal que celui de droite soit le plus court plutôt que celui de gauche. Enfin la potentialité permet aussi de donner un sens précis à l'expression "en tant que", qui est problématique. En effet, le paradoxe des chemins peut se résoudre en considérant que le chemin cherché (droite ou gauche) est destiné à remplir une "case" mentale qui contiendrait la propriété d'être le plus court et qui serait en quelque sorte le pôle d'identité du chemin cherche. La propriété "être le plus court" serait la propriété fondamentale définissant la case, tandis que les événements "celui de droite est le plus court" et "celui de gauche est le plus court" sont des potentialités, c'est-à-dire non contradictoire (en l'état actuel de mes informations) avec la propriété fondamentale (qui fait aussi partie de mes connaissances actuelles, comme posée a priori) "le chemin contenu dans la case est le plus court". Une case contient donc potentiellement toute potentialité liée à l'objet qu'elle vise (défini par ses propriétés fondamentales). A noter que parmi ces potentialités, certaines caractéristiques ne sont intéressantes (le nombre de cailloux par centimètre carré) tandis que d'autres le sont (être celui de droite ou gauche par exemple) : propriétés "finales", mais que leur remise en cause n'affecte pas l'identité de l'objet (défini par ses propriétés fondamentales), ce qui explique que ces propriétés finales peuvent apparaître indifférentes ; d'où la résolution du paradoxe des chemins. A noter enfin qu'une case devient remplie quand on a trouvé un objet (événement) qui satisfait ses propriétés fondamentales et dont les potentialités sont inexistantes vis-à-vis des propriétés finales (c'est-à-dire que soit l'ensemble des potentialités de l'objet est vide, ce qui signifie que l'objet est complètement connu, soit dans ces potentialités les propriétés finales sont des constantes) ; parallèlement à son remplissage, une case peut être ouverte (on manipule les objets qu'elle contient : nouvelles propriétés, changement des potentialités) ou fermée (on la considère comme un tout supposé connu à l'égard de ses propriétés fondamentales dans une utilisation ultérieure). Les propriétés fondamentales d'une case sont donc a priori considérées comme actuelles, tandis que son "remplissage" fait appel aux potentialités liées à ces propriétés.
La notion de potentialité a donc un sens relatif à des connaissances (ou des hypothèses de recherche, c'est-à-dire des définitions) actuelles, ceci même dans un cadre de nécessité absolue de tout événement (déterminisme). Enfin, sa considération est tout aussi indispensable aux opérations de réflexion courantes telles que la recherche de solutions à un problème.