La morale (de même la nécessité) n'est pas un objet du monde (un élément du modèle de l'extérieur) mais une propriété du monde (de chaque modèle ?).
Or, dans chaque modèle, il est possible de l'interpréter sans morale ni nécessité (il s'y passe ce qui s'y passe, point). [signification de « interpréter » ??] Si un lecteur s'accorde à qualifier de « non morale » une certaine interprétation du modèle, et qu'il suggère qu'une autre interprétation pourrait être morale, alors que toutes les propriétés logiques et observables des deux situations (deux fois le même modèle) sont les mêmes, c'est que la morale n'est pas une propriété logique, mais se situe au niveau des « interprétations ».
(cf. différence entre déterminisme et indéterminisme, Popper, intro au Postscript.)
N'est pas d'ordre logique la notion de « ceci _parce que_ cela » [bien qu'on puisse définir : ceteris paribus, ceci change => cela change] ; c'est une interprétation. Ne sont pas d'ordre logique des affirmations comme : au final, tout comportement est egoiste ; l'état de l'univers à un instant est déterminé par son état précédent...
Définition de la nécessité absolue : « ceci parce que (axiome vide) ». Différentes nécessités : logique, morale, ou par opposition à contingence.
Prouver que la notion d'impératif moral (« il faut ») n'est pas réductible à celle de vérité objective : sinon, supposons qu'on aie une définition de « il faut » : alors la morale serait exactement l'ensemble des choses qu'« il faut faire », et on voit mal comment la donnée ou la définition d'un ensemble de phénomènes peut ou « doit » influencer notre action ; tout ce qu'on pourrait dire c'est « il fallait, ne fallait pas faire telle action ». En outre, cela impliquerait que la morale est réductible à la science.
L'interprétation « pourquoi » peut être rendue objective : la théorie de la sélection naturelle par rapport à l'interprétation finaliste est une interprétation (les deux font le même genre de prédictions [mais pas exactement : imperfections héritées de l'histoire dans le cas de la théorie de l'évolution, par exemple]). La théorie darwinienne est partiellement tautologique (les plus abondants sont ceux qui se sont le plus reproduits), mais pas entièrement (les capacités de reproduction peuvent être prédites à partir de l'anatomie, de l'environnement... => théorie prédictive). Il est hautement non tautologique que la sélection naturelle suffise à expliquer l'évolution observée ainsi que l'adaptation actuelle et le succès de la vie pour peupler la terre. Cf. économie : la partie de la théorie libérale qui dit que l'efficacité économique se mesure par le succès économique et que donc pour atteindre la plus grande efficacité on doit laisser tourner le système, est tautologique de la même manière que la partie du darwinisme qui affirme que le succès reproductif est égal à l'abondance ; mais est non tautologique la partie qui affirme que ce système permet d'atteindre le succès dans un sens différent, celui de la croissance économique, de même qu'est non tautologique la partie du darwinisme qui affirme que la sélection naturelle suffit à expliquer l'apparition et le succès de la vie.
Proposition de définition de « objectif » dans ce cadre : une affirmation est d'ordre objectif (par opposition à interprétatif) s'il existe une observation possible (un état possible de mes sensations), qui serait incompatible [=?] avec cette affirmation ou avec son contraire. Une tautologie peut être d'ordre objectif en ce sens.
Objectivité en histoire : « tel événement se produit parce que ceci, cela » où « événement » et « ceci, cela » sont des observations de type historique (et non de type philosophique, ou de physique microscopique, etc. [à l'échelle d'observation de la discipline en question]). Alors il est imaginable (en théorie) de construire une situation où seulement ces paramètres sont conservés, et l'affirmation « parce que cela » revient à dire que les autres paramètres ne sont probablement pas pertinents (hors intervention d'événements très rares et extérieurs au champ de la discipline en question (catastrophe naturelle...).