Thèse classique de l'esthétique : origine culturelle puis transmission mémétique (pourquoi favorisée ?). Contingence ?
L'existence du sentiment esthétique pourrait aussi être un sous-produit inévitable de tout système intelligent : un système intelligent doit automatiquement (et en partie inconsciemment) repérer des structures dans ses perceptions pour organiser une certaine vision du monde. Alors, les mécanismes de reconnaissance de ces structures fonctionnent en permanence dans le cerveau (même en l'absence de réalisation d'une tâche précise) et le repérage d'une structure crée un sentiment agréable (car favorisé dans le cadre de la réalisation d'une tâche). [Ceci ne supprime évidemment pas tous les caractères culturels, d'histoire personnelle etc. qui font que l'esthétique différera entre deux invididus ayant les mêmes capacités cognitives.]
Dans une telle hypothèse, on pourrait envisager d'utiliser l'esthétique dans l'éducation intellectuelle : l'éducation au sentiment esthétique favoriserait la perception de certaines structures, de certaines nuances, qui pourraient ensuite resservir dans la vie courante (de manière sans doute inconsciente, si les circuits neuronaux de l'esthétique sont les mêmes que ceux du traitement de tâches intelligentes). Plusieurs méthodes possibles : sensibilisation spécifique à l'esthétique à certains moments, ou encore, essayer d'obtenir pour tous un cadre de vie harmonieux (ceci fournit une raison indépendante des remarques évidentes du type un environnement plus agréable et calme crée des conditions plus propices à l'étude...).
L'utilisation pour l'éducation pourrait même être un test de cette hypothèse sur l'origine de l'esthétique.