Si le monde est décrit uniquement par l'état de mon esprit _maintenant_ (sans postuler a priori d'identité entre moi présent et moi futur, ou de lien entre les différents instants), pourquoi fais-je toujours (souvent) mon intérêt futur ?
« Dois »-je le faire ? Selon le déterminisme, de toute façon, je n'ai pas de libre-arbitre, donc je fais ce que je dois finir par faire (pour un sens différent de « dois »). C'est une explication sans notion de nécessité (la notion de nécessité n'est aps absolument nécessaire sans hypothèses, puisque les pierres sont libres [de faire le rien qui est à leur portée]).
Proposition de définition d'un être conscient : un être tel qu'il existe une projection de « moi » dans l'avenir (et éventuellement ailleurs) qui influe mon moi présent dans un certain sens. (=> intégration de données intertemporelles) Dans cette définition « moi » = l'ensemble de ce qui partage mes gènes et mes mèmes (et tout ce qui se reproduit avec variation et sélection ; ce qui est naturellement lié à un intérêt intertemporel ; s'il n'y a pas une certaine continuité dans le temps d'une caractéristique, on ne peut pas chercher à prendre en compte cette caractéristique pour l'avenir).
Un tel type de conscience peut apparaître par sélection naturelle.
(Ceci est un sens très faible de « conscience » : tout ce qui a un but, en un sens non téléologique, mais qui agit comme s'il y avait un but, est conscient, par exemple les plantes ; tout mème non autodestructeur est conscient ; beaucoup de gènes sont conscients...)
Le moi ainsi défini (e qui partage mes gènes, mes mèmes...) est aussi très large : un être conscient selon cette définition prend en compte les intérêts de ses jumeaux.
Cette définition n'est pas tautologique (il existe des objets non conscients ; on pourrait se comporter de manière inconsciente au sens courant).
Lien fort avec la sélection naturelle : si on prend « je dois » au sens darwinien (perpétuation) alors on doit considérer comme stupide de ne suivre que son intérêt immédiat.