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Fondements de la morale

Morale = qqch qui dans certains cas me dit de faire telle action plutôt que telle autre, dans mes rapports avec moi-même et les autres. Les principes de cette morale doivent pouvoir être repris par n'importe quel individu.

Définition : morale complète = morale qui décide de toutes mes actions qui interfèrent avec les autres. Question : existe-t-il une morale complète ?

Définition : une morale (se définissant par rapport à un but) est socialement cohérente si toute la société peut l'appliquer sans que cela n'entraîne une moindre réalisation du but (moindre par rapport à quelle situation : celle où tout le monde l'applique sauf une personne ? celle où personne ne l'applique ?). Ainsi la morale "fixe-toi une morale comme tu veux, et tiens-t'y" risque fort de ne pas être socialement cohérente. Une morale socialement cohérente doit donc au moins en partie spécifier un but plus ou moins indépendant des individus.

Question : toute morale se définit-elle par rapport à un but précis ? (En langage informatique : tout programme a-t-il une spécification ?) Et toute morale socialement cohérente ?

Question : y a-t-il un lien entre la propriété d'être socialement cohérente et celle d'être non-discriminatoire ? (non-discriminatoire : qui ne se fonde pas sur des critères décidables a priori, ou encore : que je peux justifier sans faire appel à un argument du type "parce que c'est moi")

Question fondamentale, mal définie : peut-on fonder la morale (fonder la notion de devoir, d'impératif moral uniquement sur des considérations objectives) ? La question peut se ramener à prouver que la morale vide (qui ne décide d'aucune action) est une morale socialement cohérente, ce qui est une question bien posée.

Question : dans un groupe où tout le monde côtoie tout le monde, quelles sont les morales socialement cohérentes qui ne prennent en compte que les niveaux de bonheur des uns et des autres comme paramètres ? (Celles-là seraient objectivement justifiables en politique.) La morale du plus grand bien collectif, ou y en a-t-il d'autres ? On peut en imaginer plusieurs, simplement en changeant la procédure de comparaison des bonheurs : ordre partiel du type Pareto (on cherche à ne léser personne même pour un bonheur global plus grand), ordre total sur toutes les situations possibles en attribuant des pond"rations aux bonheurs des différentes individus ; et aussi la morale vide. Si on n'impose pas aux morales cherchées la restriction d'être assumées (i.e. l'action conformément aux directives morales contribue au bonheur de l'individu), des morales type masochisme ou sadisme peuvent être socialement cohérentes.

Différentes morales s'appuyant sur différents buts peuvent être hiérarchisées selon les moments de la connaissance métaphysique du monde à partir desquels ils sont définis : une morale dont le but est le respect de règles que je me fixe (quelles qu'elles soient) est définie dès que je constate mon existence et ma pensée ; une morale dont le but serait le développement de la connaissance abstraite ne nécessite aussi que la constatation de ma capacité à penser ; par contre, une morale liée au développement des sciences naturelles, ou une morale prenant en compte d'autres individus, n'a de sens que si je connais déjà l'existence du monde extérieur, ce qui se passe à un stade ultérieur de la réflexion métaphysique. Une morale dont un but serait le développement de l'art (objets esthétiques) s'ancre dans la connaissance métaphysique à un moment qui dépend du degré auquel la beauté peut être définie indépendamment de considérations morales ou matérielles. Rapport de cette hiérarchisation avec l'argument : "le bonheur de la connaissance est supérieur au bonheur lié au plaisir, car celui qui a touché au premier connaît le second mais le refuse " (argument contestable par ailleurs) : cette méthode introduit une hiérarchisation entre différentes causes de bonheur, qui peut être transposée en hiérarchisation des morales se fiwant ces sortes de bonheur comme but ; cette hiérarchie a-t-elle un lien avec celle (ci-dessus) de l'ancrage d'une morale à différents moments de la connaissance métaphysique ?

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