Invalidité des arguments génériques (fréquents) contre l'endettement de l'État ("il faudrait rembourser plus ensuite", "cela grève les générations futures"...). En effet, ces mêmes arguments peuvent être appliqués tels quels à n'importe quelle forme de crédit, or le crédit est universellement reconnu comme indispensable à l'économie.
De même, tous arguments contre l'intervention dirigise de l'État sous prétexte d'inefficacité de la gestion centralisée sont à rejeter a priori, car ils s'appliquent aussi à la gestion interne des entreprises (une entreprise est une structure hiérarchisée où un homme a en principe tous les pouvoirs, qu'il délègue en pratique à des subordonnés) : au plus peut-on dire qu'il y a une échelle en-dessous de laquelle une organisation "dictatoriale" (bien sûr avec délégations) est efficace et inefficace au-dessus, mais cela n'a rien d'évident.
Idem pour le service public (facturé collectivement) : dans chaque entreprise, il y a un service public interne : grand nombre d'échanges internes à l'entreprise non facturés (on ne facture pas les passages d'un produit d'une étape à l'autre de sa fabrication à l'intérieur de l'entreprise ; et il y a un grand nombre de budgets de fonctionnement communs à toute l'entreprise, on ne fait pas payer à chaque membre spécifiquement l'électricité qu'il consomme). Ceci prouve qu'au loins à une certaine échelle, une organisation de type service public peut être efficace, et que des arguments trop généraux contre le service public sont à rejeter d'office.